Le Couvent Sainte-Agnès

Národní galerie Praha – klášter sv. Anežky Ceské

Lors du troisième jour de notre voyage, nous avons visité le Couvent Sainte-Agnès, un bâtiment gothique exceptionnel et très bien conservé fondé au XIIIe siècle, qui abrite aujourd’hui des collections d’art médiéval bohémien et occidental entre 1200 et 1550, proposant un parcours chronologique à travers des courants artistiques et des médiums variés. Le couvent Sainte-Agnès est un ancien couvent de religieuses au sein de la Vieille Ville de Prague. Son caractère historique et médiéval est propre à la ville tchèque.

Art médiéval, muséographie moderne

La première chose qui nous a marquées lors de la visite du Couvent et de ses collections, c’est sa muséographie : loin de la présentation usuelle des collections médiévales, souvent peu originale, ici nous faisons face à une présentation très moderne. Tantôt contre de grandes vitres (voir ci-contre) ou de grandes cimaises noires à l’aspect d’ardoises (voir ci-dessus). Les retables y sont exposés parfois clos ou complètement ouverts ce qui permet au visiteur de voir l’endroit et l’envers de l’œuvre. Une caractéristique qui rend la visite très agréable car chaque détail est mis en avant. Les lacunes qui empêchent de considérer l’œuvre dans sa totalité sont également figurées afin de se projeter totalement.
La très riche collection se découvre ainsi dans un décalage étonnant – mais agréable – entre art médiéval et mise en scène contemporaine, qui nous invite à nous interroger sur les méthodes d’exposition de ce type de collection.
Surprenant également, le passage dans les salles conservées du cloître et de l’église Saint-François accolée au couvent. D’un coup, la descente d’un escalier et puis plus d’oeuvres mais “seulement” les salles dans lesquelles les nonnes vivaient et prenaient leurs repas au XIIIe siècle ainsi qu’un lapidarium intéressant. Une sorte de pause, de respiration dans la très vaste exposition : plusieurs centaines d’oeuvres, étalées sur près de quatre siècles de production et plusieurs espaces de création (Bohème, Europe centrale).
Ce lieu nous offre également des supports pédagogiques qui sont toujours agréables à réaliser. Nous pouvons nous imaginer les activités qui se pratiquaient à l’intérieur du couvent et ainsi mettre en application les choses déjà vues dans nos cours d’art médiéval : calligraphie traditionnel à la plume et à l’encre, tampons et presses permettant d’imiter les motifs enluminés sont laissés à disposition des visiteurs pour permettre une immersion totale dans l’univers du couvent.

Des différences entre l’art Bohémien et l’art occidental

Au long de la visite, une chose devient claire alors que l’on parcourt les oeuvres et leurs cartels : l’art de Bohème se différencie, par de subtiles différences de traitement, de l’art gothique français par exemple. On y devine aussi des influences, italiennes ou flamandes. Nous l’avons constaté notamment dans le traitement du sang et de l’image du Christ dans les tableaux religieux, une dimension très humaine dans le sacré. Il est certain que d’autres différences existent : de quoi nous pousser à nous pencher sur cet art en ouvrant quelques ouvrages à notre retour en France.
Ce fut alors une découverte importante au sein de la ville de Prague qui nous offre déjà un panorama artistique diversifié. En effet cette collection appartient au groupe de la National Galerie de Prague qui rassemble 7 musées aux thématiques différentes, en plus des musées privés.

Louise Berrez et Gwenn Fraser

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